1. INTÉRET PRATIQUEL'accident de décompression est un accident qui peut être grave de conséquence. Il est dû à la respiration, sous pression, de l'azote contenu dans l'air et à sa mauvaise élimination.
Ø Critères de réussite acceptables
: vous devez être capable de décrire succinctement les symptômes et
de préciser la conduite à tenir et la prévention face à l'accident de
décompression.
2.
PRÉVENTION
Conditions préalables avant
de plonger :
Abstenez-vous de plonger :
- en cas de fatigue ou climat
psychologique défavorable,
- après un long trajet, une
nuit blanche,
- si vous n'en avez pas envie.
Vous êtes le seul à juger de votre état psychique
et physique, ne vous laissez pas influencer par les autres.
2.1.
Lors
de la plongée
- Ne remontez pas plus vite
que les plus petites bulles que vous expirez, c'est à dire entre 15
et 17 m/mn (MN 90).
- Respectez les paliers précisés
par les tables.
- Réalisez un palier de principe
de 3 à 5 minutes à 3 mètres. Remontez les 3 derniers mètres en 1 minute
2.2.
Après
la plongée
- Relevez les paramètres de
votre plongée : profondeur maximum atteinte, temps de plongée,
heure de sortie, palier éventuel.
- Ne faites pas d'effort violent
ou important pendant les 2h00 suivant la plongée.
- Ne plongez pas en apnée avant
un délai de 6h00.
- Attendez 12 à 24h00 avant
de monter en altitude ou de prendre un moyen aérien.
- Rester avec la palanquée
ensemble au moins pendant 2 heures
3.
LA CAUSE
Nous avons vu que grâce au
détendeur, le plongeur respire de l'air à la pression ambiante. L'air
contient environ 80% d'azote, gaz qui n'est pas consommé par l'organisme.
3.1.
Lors
d'une plongée
Votre organisme, par la respiration
va se charger en azote, sous l'effet de la pression.
Nous pouvons faire le parallèle
avec une bouteille d'eau gazeuse encapsulée, qui contient du CO2 dissous.
La quantité d'azote dissous par l'organisme dépend de la pression et
de la durée de la plongée.
Plus vous plongez longtemps
et profond et plus votre corps dissout de l'azote.
3.2.
Lorsque
vous remontez
L'azote contenu dans votre
organisme va reprendre sa forme gazeuse. Le surplus d'azote doit être
éliminé par la respiration. Ce processus dur environ 12 h 00.
3.3.
Si
vous remontez normalement
A chaque expiration, de l'azote
est éliminé par vos poumons, en quantité suffisante. Des bulles d'azote
circulantes se forment normalement, en quantité et grosseur limitées. Elles sont filtrées par les poumons.
3.4.
Remontée
trop rapide
Si vous remontez trop rapidement
ou sans respecter les paliers. Les bulles d'azote circulantes deviennent
de plus en plus nombreuses. Leur taille va augmenter avec la baisse
de pression (voir loi de Mariotte). L'azote ne peut être suffisamment
évacué, les poumons sont débordés, ils ne peuvent plus piéger les bulles.
Elles vont se former dans les
différents tissus et suivre la circulation sanguine. Lorsqu'elles auront
atteint une taille critique, elles vont entraver la circulation sanguine
et gêner l'oxygénation des cellules de l'organisme. Les symptômes vont
dépendre de leur localisation et de leur taille.
4.
LES SYMPTOMES
4.1.
Les
accidents mineurs (TYPE 1)
4.1.1.
Les
accidents cutanés
Le plongeur a des démangeaisons,
picotements (puces) ou des gonflements douloureux en plaque sous la
peau (moutons).
Ils sont dus au dégazage de
l'azote dans les tissus de la peau. Ils peuvent annoncer des accidents
majeurs.
4.1.2.
Les
accidents ostéo-articulaires (bends)
Une vive douleur s'intensifiant
apparaît à une articulation, en général, celle la plus sollicitée lors
de la plongée; le plus souvent l'épaule, le genou ou le coude.
Sa mobilisation intensifie
la douleur et en général le plongeur recherche des positions qui le
soulagent.
4.2.
Les
accidents majeurs (TYPE
2)
4.2.1.
Troubles
respiratoires et cardiaques :
Difficultés à respirer, douleur
aiguë localisée au niveau de la poitrine (oppression).
4.2.2.
Troubles
neurologiques :
- fatigue intense, pâleur,
angoisse, refroidissement, maux de tête.
- troubles sensitifs, de la
vue, de l'audition, de la parole et du comportement.
- crise convulsive, inconscience,
coma.
- douleur violente localisée
au bas du dos.
- fourmillement dans les jambes.
- impossibilité d'uriner.
- paralysie, en général des
membres inférieurs, de la moitié ou de tout le corps.
- arrêt ventilatoire puis cardiaque.
- mort.
4.2.3.
Troubles
de l'oreille
- vertiges, nausées, vomissement.
- surdité ou audition difficile,
bourdonnements d'oreille aigus.
Les délais d'apparition des
symptômes
Les symptômes apparaissent
entre 15 minutes et 12 heures après la sortie de l'eau. Dans la majorité
des cas, ils interviennent dans l'heure qui suit
5.
LA CONDUITE À TENIR
Toute apparition de symptômes
doit être prise au sérieux. Si un plongeur se suspecte de ressentir
un des symptômes décrits, vous devez rapidement :
- déséquiper et allonger la
victime les jambes surélevées.
- faire alerter les secours
médicalisés et mettre en alerte le caisson de recompression.
- après un bilan rapide, effectuer
les gestes de ranimation, selon le cas, en fonction de son état.
- si elle est consciente, lui
faire prendre de l'aspirine et de l'eau plate.
- entreprendre immédiatement
une inhalation d'oxygène pur.
- faire évacuer d'urgence la
victime, le plus rapidement possible par les secours médicalisés vers
un centre hospitalier équipé d'un caisson hyperbare multiplace.
IMPORTANT :
- ne jamais ré immerger l'accidenté,
cette méthode est dangereuse et sans grande efficacité.
- n'abandonnez jamais un traitement
entrepris et une procédure d'évacuation, même si l'état de la victime
s'améliore on parait être revenu à la normale.
6.
LES FACTEURS FAVORISANT L'ACCIDENT DE DÉCOMPRESSION
Des facteurs favorisants sont
de plus en plus mis en cause lors de la survenue d'un accident de décompression.
D'après les études statistiques,
la présence d'au moins un facteur favorisant a été constaté dans 80
% des accidents répertoriés.
- l'age : au delà de 40 ans,
le système circulatoire est moins performant
- l'obésité : les graisses
fixent plus facilement l'azote
- des antécédents d'accident
ou d'incident de plongée.
- le tabac, l'alcool, la drogue
ou la déshydratation : ils modifient et altèrent la circulation sanguine.
- la prise de médicaments :
certains médicaments peuvent perturber votre décompression, renseignez-vous
auprès de votre médecin.
- la fatigue, le stress, une
mauvaise condition physique ou psychique : ils prédisposent aux accidents
de décompression.
- un effort physique important
:
- avant la plongée : surtout
s'il est accompagné de douleurs musculaires,
- pendant la plongée : il augmente
la quantité d'azote dissoute,
- après la plongée : il augmente
la formation de bulles dans l'organisme.
- l'essoufflement : l'excès
de gaz carbonique favorise ce type d'accident.
- le froid : il réduit la vitesse
d'élimination de l'azote.
- la profondeur et le temps
de plongée : plus on plonge profond et longtemps et plus notre organisme
se charge en azote. Au-delà de 50 mètres, les risques sont accrus.
- des remontés multiples réalisées
au cours de la même plongée.
- les plongées successives
: le risque est augmenté d'après les statistiques.
- une mer agitée : dans ce
cas précis, la réalisation correcte des paliers est rendue difficile
et aléatoire.
- un mauvais lestage : il rend
difficile la tenue des paliers.
7.
LES PROFILS DE PLONGÉE DANGEREUX
Certains profils de plongée
augmentent le risque d'accident de décompression.
7.1.
Profil
de plongée « à niveaux croissant ou inversé »
Pour aller dans le sens de
la sécurité, il est conseillé d'effectuer le début de sa plongée à la
profondeur la plus importante prévue.
7.2.
Profil
de plongée « ascenseur ou yoyo »
Le plongeur remonte et redescend
plusieurs fois au cours de la même plongée. Dans le cadre de plongée technique, ce profil est malheureusement
relativement courant. Ce profil de plongée doit être évité autant que
possible car les tables et ordinateurs de plongée n'autorisent que des
variations de profondeur modérées au cours d'une même plongée.
8.
PREVENTION RELATIVE AUX PLONGEES AVEC REMONTEES MULTIPLES :
Vous devez éviter autant que
possible le profil de plongée « ascenseur ou yoyo » qui est
dangereux.
Si malgré tout, vous réalisez
ce type de profil, afin de limiter les risques d'accident :
- respectez scrupuleusement
la vitesse de remontée préconisée.
- limitez les variations importantes
de profondeur durant les remontées
- limitez le temps passé au
fond avant de réaliser les remontées
- limitez le nombre de remontées
réalisées
- réalisez systématiquement,
en fin de plongée avant d'effectuer votre remontée finale, à la suite
des remontées multiples, à titre de prévention, un séjour d'au moins
cinq minutes à demi profondeur.
- suivez une procédure de décompression
pénalisante à l'aide des tables de plongée.
9.
AUTRES PREVENTIONS :
Pour éviter ce type d'accident,
il faut :
- limiter au maximum le nombre
de facteurs favorisant énoncés précédemment. Ils sont mis de plus en
plus en cause dans la survenue d'un accident.
Si vous êtes caractérisé par
un de ces facteurs, selon le cas :
- abstenez vous de plonger
temporairement
- plongez dans la courbe de
sécurité et réalisez un palier de principe de 3 à 5 minutes à 3 mètres
- rallongez la durée de votre
palier de 3 mètres
- évitez les profils de plongée
dangereux
Malgré tout, si vous effectuez
ces types de profils, il est recommandé de suivre une procédure de décompression
pénalisante.
L'utilisation d'un ordinateur
de plongée est dangereuse pour assurer sa décompression en cas de facteurs
favorisant ou lors de la réalisation de profils de plongée dangereux.
D'autres part :
- dans le cas d'une plongée
successive ou consécutive, pour aller dans le sens de la sécurité, effectuez
la plongée la plus profonde en premier.
- ne faites jamais de manoeuvre
de Vasalva à la remontée, elle est inutile et dangereuse
Durant vos paliers :
- respirez amplement
- ne faites pas d'effort important,
tel que palmer à contre courant
- ne faites pas d'apnée
- évitez de faire des passages
d'embout, préférez utilisez un deuxième détendeur
- ne changez jamais de table
entre deux plongées
- ne faites jamais plus de
deux plongées par 24 heures (hors table)
- ne faites jamais des plongées
successives répétées plusieurs jours de suite sans repos périodique.
Au delà de 4 à 5 jours par semaine, ménagez vous une demi journée à
une journée de repos.